En Indonésie, un ancien
gisement de charbon a été réhabilité en colline boiséepar la compagnie qui
l’exploitait. Une démarche louable mais rarement imitée.
La forêt
d’acacias et de cajeputiers est trempée par l’averse qui vient de s’abattre sur
le sud de Sumatra. Il est difficile d’imaginer que cette colline verdoyante
était autrefois un gigantesque trou creusé par une mine de charbon, telle une
plaie béante dans le ventre de la terre. La compagnie minière PT Bukit
Asam a réhabilité cette terre au début des années 1990, après la fin de
l’exploitation de la mine.
Non loin de là, la mine Air Laya offre un spectacle bien différent : un trou de 3 350 hectares et de 110 mètres de profondeur. Lorsqu’on se trouve au fond, encerclé par des bulldozers géants, on se sent tout petit et impuissant. De loin, on aperçoit les strates de charbon, semblables à de l’or noir, exploitées depuis vingt ans, qui alternent avec les strates de terre marron-rouge. Chaque strate peut atteindre 8 mètres de haut.
C’est à cela que ressemblait, il y a plus de dix ans, l’ancienne mine de PT Bukit Asam. Même l’herbe avait du mal à pousser dans le trou abandonné par la mine, car les strates de terre au fond du gouffre étaient très pauvres en sels minéraux après que la croûte supérieure fertile eut été “épluchée”. Le secrétaire de PT Bukit Asam, Achmad Sudarto, explique que, pour réhabiliter cette ancienne mine, l’entreprise a rebouché le trou avec de la terre riche en sels minéraux. “Dès le début de l’exploitation, nous avons délibérément mis de côté les couches supérieures de terre pour pouvoir les restituer ensuite.” De l’engrais bio riche en micro-organismes a été ajouté pour stimuler la fertilité, mise à mal pendant toutes les années d’extraction du charbon.
Reboiser ce site revient en fait à panser les blessures de la terre. Impossible de nier que les exploitations minières sont toujours accompagnées d’une destruction massive de l’environnement. Mais la réhabilitation entreprise par PT Bukit Asam prouve que les dégâts peuvent être atténués et qu’on peut même améliorer les performances du sol. “Avant l’exploitation minière, il ne poussait rien sur cette terre, sinon des herbes sauvages. Aujourd’hui, c’est devenu une forêt”, précise Sudarto.
D’autres reboisements ont été entrepris sur d’anciens sites exploités par cette même entreprise nationale qui a produit 12,9 millions de tonnes de charbon en 2010. Le sérieux de Bukit Asam lui a valu de recevoir le prix de l’environnement post-exploitation minière délivré par le ministère de l’Environnement. La compagnie possède également une pépinière de quelque 2 hectares.
En plus d’une planification à long terme, la réhabilitation exige des fonds importants. Pour la financer, PT Bukit Asam prélève 4 200 roupies [35 centimes d’euro] par tonne de charbon produite. A ce jour, les fonds ainsi prélevés s’élèvent à presque 200 milliards de roupies [16,7 millions d’euros]. PT Bukit Asam parle déjà de transformer les mines actuellement exploitées en un parc forestier d’une superficie de 5 394 hectares. Cette forêt destinée au camping et à la randonnée sera ouverte au public en… 2043.
Ce n’est certes pas pour demain, car la mine Air Laya contient encore des milliards de tonnes de charbon dont l’extraction ne sera terminée que dans une dizaine d’années. Le trou, qui atteindra alors 200 mètres de profondeur, sera laissé béant pour être transformé en lac artificiel. “Nous ne voulons pas laisser derrière nous une zone morte”, explique Sudarto.
Le reboisement initié par PT Bukit Asam est une belle histoire sur les mines de charbon, au milieu de tant d’autres très amères. Il y a encore beaucoup de compagnies minières qui se moquent complètement de l’environnement : elles rongent la croûte terrestre et abandonnent des plaies béantes derrière elles. D’après une enquête de l’association environnementaliste indonésienne Walhi, en 2009, 229 permis d’exploitation de mines de charbon couvrant 2,4 millions d’hectares ont été délivrés par les autorités de la province de Sumatra-Sud. L’extraction du charbon connaît un boom énorme depuis que l’autonomie régionale a donné aux gouvernements provinciaux le pouvoir de délivrer des permis d’exploitation aux compagnies privées. Selon le chef du bureau de Walhi à Sumatra-Sud, Hadi Jatmiko, cette loi permissive est très dangereuse pour l’environnement, qui se retrouve livré à la rapacité des compagnies. “La rivière Enim est complètement polluée, en grande partie à cause des déchets des mines”, explique Hadi Jatmiko. Sans parler de la terre devenue aride ni des populations locales de plus en plus pauvres après avoir été dépouillées des ressources vitales de leur environnement.
D’un côté, les exploitations minières font tourner la roue de l’économie et sont créatrices d’emplois ; mais, sans réglementation sérieuse, le charbon n’est qu’un feu de paille. Bien qu’il soit loin d’être parfait, le reboisement de la colline de Bukit Asam est une preuve que tout n’est pas noir, que l’espoir est permis.
Non loin de là, la mine Air Laya offre un spectacle bien différent : un trou de 3 350 hectares et de 110 mètres de profondeur. Lorsqu’on se trouve au fond, encerclé par des bulldozers géants, on se sent tout petit et impuissant. De loin, on aperçoit les strates de charbon, semblables à de l’or noir, exploitées depuis vingt ans, qui alternent avec les strates de terre marron-rouge. Chaque strate peut atteindre 8 mètres de haut.
C’est à cela que ressemblait, il y a plus de dix ans, l’ancienne mine de PT Bukit Asam. Même l’herbe avait du mal à pousser dans le trou abandonné par la mine, car les strates de terre au fond du gouffre étaient très pauvres en sels minéraux après que la croûte supérieure fertile eut été “épluchée”. Le secrétaire de PT Bukit Asam, Achmad Sudarto, explique que, pour réhabiliter cette ancienne mine, l’entreprise a rebouché le trou avec de la terre riche en sels minéraux. “Dès le début de l’exploitation, nous avons délibérément mis de côté les couches supérieures de terre pour pouvoir les restituer ensuite.” De l’engrais bio riche en micro-organismes a été ajouté pour stimuler la fertilité, mise à mal pendant toutes les années d’extraction du charbon.
Reboiser ce site revient en fait à panser les blessures de la terre. Impossible de nier que les exploitations minières sont toujours accompagnées d’une destruction massive de l’environnement. Mais la réhabilitation entreprise par PT Bukit Asam prouve que les dégâts peuvent être atténués et qu’on peut même améliorer les performances du sol. “Avant l’exploitation minière, il ne poussait rien sur cette terre, sinon des herbes sauvages. Aujourd’hui, c’est devenu une forêt”, précise Sudarto.
D’autres reboisements ont été entrepris sur d’anciens sites exploités par cette même entreprise nationale qui a produit 12,9 millions de tonnes de charbon en 2010. Le sérieux de Bukit Asam lui a valu de recevoir le prix de l’environnement post-exploitation minière délivré par le ministère de l’Environnement. La compagnie possède également une pépinière de quelque 2 hectares.
En plus d’une planification à long terme, la réhabilitation exige des fonds importants. Pour la financer, PT Bukit Asam prélève 4 200 roupies [35 centimes d’euro] par tonne de charbon produite. A ce jour, les fonds ainsi prélevés s’élèvent à presque 200 milliards de roupies [16,7 millions d’euros]. PT Bukit Asam parle déjà de transformer les mines actuellement exploitées en un parc forestier d’une superficie de 5 394 hectares. Cette forêt destinée au camping et à la randonnée sera ouverte au public en… 2043.
Ce n’est certes pas pour demain, car la mine Air Laya contient encore des milliards de tonnes de charbon dont l’extraction ne sera terminée que dans une dizaine d’années. Le trou, qui atteindra alors 200 mètres de profondeur, sera laissé béant pour être transformé en lac artificiel. “Nous ne voulons pas laisser derrière nous une zone morte”, explique Sudarto.
Le reboisement initié par PT Bukit Asam est une belle histoire sur les mines de charbon, au milieu de tant d’autres très amères. Il y a encore beaucoup de compagnies minières qui se moquent complètement de l’environnement : elles rongent la croûte terrestre et abandonnent des plaies béantes derrière elles. D’après une enquête de l’association environnementaliste indonésienne Walhi, en 2009, 229 permis d’exploitation de mines de charbon couvrant 2,4 millions d’hectares ont été délivrés par les autorités de la province de Sumatra-Sud. L’extraction du charbon connaît un boom énorme depuis que l’autonomie régionale a donné aux gouvernements provinciaux le pouvoir de délivrer des permis d’exploitation aux compagnies privées. Selon le chef du bureau de Walhi à Sumatra-Sud, Hadi Jatmiko, cette loi permissive est très dangereuse pour l’environnement, qui se retrouve livré à la rapacité des compagnies. “La rivière Enim est complètement polluée, en grande partie à cause des déchets des mines”, explique Hadi Jatmiko. Sans parler de la terre devenue aride ni des populations locales de plus en plus pauvres après avoir été dépouillées des ressources vitales de leur environnement.
D’un côté, les exploitations minières font tourner la roue de l’économie et sont créatrices d’emplois ; mais, sans réglementation sérieuse, le charbon n’est qu’un feu de paille. Bien qu’il soit loin d’être parfait, le reboisement de la colline de Bukit Asam est une preuve que tout n’est pas noir, que l’espoir est permis.
Sumber: http://www.courrierinternational.com/article/2011/09/22/sur-la-mine-pousse-la-foret
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